Page:Surell - Étude sur les torrents des Hautes-Alpes, 1841.djvu/169

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loin d’être démontré, il l’est d’une manière décisive dans les seconds

— Après cela, on peut, même en ne sortant pas des pays de montagnes, disputer sur l’action climatérique que beaucoup de personnes ont attribuée aux forêts ; car, en définitive, cette action n’est que probable, et on l’appuie sur des présomptions plutôt que sur des observations positives. Mais ce qu’il est impossible de disputer, ce qui est au-dessus de toute contestation, c’est l’influence qu’exercent les forêts sur la conservation du sol des montagnes ; et à celui qui prétendrait la nier, on montrerait les Alpes, qui en donnent une si forte et si déplorable preuve, une preuve évidente, je ne dis pas à toutes les intelligences, mais à tous les yeux.

N’est-il pas à déplorer que des vérités si graves aient été si complètement rejetées dans l’oubli ? Ne serait-il pas grandement temps que l’opinion publique s’en alarmât encore une fois ? — Ce n’est pas une question de médiocre intérêt que celle qui agiterait l’avenir de vie et de mort de plusieurs de nos départements ; et n’a-t-elle pas autant de droit à nos préoccupations que tant de disputes vaines et stériles pour lesquelles nous nous passionnons sans relâche et sans fatigue ?