Page:Surell - Étude sur les torrents des Hautes-Alpes, 1841.djvu/245

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mille fois plus obligatoire. On aura beau répéter que la contrée pâtit aujourd’hui de ses propres fautes, qu’elle n’a jamais tenté aucun effort pour se délivrer de son mal, qu’elle est même loin de désirer l’application de tous ces grands projets de régénération, qu’elle a souvent repoussé, par son ingratitude et par son mauvais vouloir, les efforts de ses administrateurs les plus généreux… Quand toutes ces raisons auront été bien développées, je dis qu’on aura d’autant mieux démontré la nécessité de l’intervention de l’État. Si le pays n’a pas la puissance, ni même la volonté de se sauver, il faut que le secours lui vienne du dehors. Il faut qu’une main étrangère le tire de cette atmosphère méphitique, dans laquelle il s’endort, et qui le tuerait d’autant plus sûrement qu’elle ne lui laisse pas même sentir les approches de la mort.