Page:Swift - Gulliver, traduction Desfontaines, 1832.djvu/310

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et lui donnai à entendre, comme je le pus, que j’étais bien las et avais de la peine à marcher ; sur quoi il s’arrêta charitablement pour me laisser reposer.


CHAPITRE II.

L’auteur est conduit au logis d’un Houyhnhnm ; comment il y est reçu. — Quelle était la nourriture des Houyhnhnms. — Embarras de l’auteur pour trouver de quoi se nourrir.

Après avoir marché environ trois milles, nous arrivâmes à un endroit où il y avait une grande maison de bois fort basse et couverte de paille. Je commençai aussitôt à tirer de ma poche les petits présens que je destinais aux hôtes de cette maison pour en être reçu plus honnêtement. Le cheval me fit poliment entrer le premier dans une grande salle très-propre, où, pour tout meuble, il y avait un râtelier et une auge. J’y vis trois chevaux entiers avec deux cavales, qui ne mangeaient point, et qui étaient assis sur leurs jarrets. Sur ces entrefaites, le gris-pommelé arriva ; et, en entrant se mit à hennir d’un ton de maître. Je traversai avec lui deux