Page:Swift - Instructions aux domestiques.djvu/111

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

pantoufles, ou quoi que ce soit qui se trouve sur votre chemin ; mais balayez le tout dans un coin, et alors vous pouvez le prendre d’un seul coup, et économiser le temps.

Faire les lits par la grande chaleur est une besogne fort pénible, et vous serez exposée à suer ; c’est pourquoi, quand vous voyez les gouttes vous tomber du front, essuyez-les à un coin du drap, afin qu’on ne les voie pas sur le lit.

Quand votre maîtresse vous envoie laver une tasse de porcelaine, et que la tasse tombe, rapportez-la et jurez que vous l’aviez à peine touchée qu’elle s’est brisée en trois morceaux : et ici je dois vous prévenir, aussi bien que tous vos camarades, que vous ne devez jamais être sans excuse ; cela ne fait pas de mal à votre maître, et cela atténue votre faute ; comme dans ce cas, je ne vous loue pas d’avoir cassé la tasse, mais il est certain que vous ne l’avez pas fait exprès, et il n’est pas impossible qu’elle se soit brisée dans votre main.

Vous avez quelquefois envie de voir un enterrement, une dispute, un homme qu’on va pendre, une noce, une entremetteuse attachée au cul d’une charrette, ou autre chose de ce genre ; lorsque la chose passe dans la rue, vous levez le châssis subitement, mais, par malheur, il ne veut pas bouger ; ce n’est pas votre faute : les jeunes filles sont curieuses de leur nature ; vous n’avez pas d’autre remède que de couper la corde, et de jeter la faute sur le menuisier, à moins que personne