fans que ces habits ont deux qualitez, particulieres, La premiere eſt, qu’en les ſoignant comme il faut, ils auront toûjours ce même air neuf, que vous leur voïez à cette heure : la ſeconde, qu’ils croitront dans la même proportion avec vos corps, s’étendant & s’élargiſſant d’une maniere à s’ajuſter toujours à vos tailles. Mettez les, mes Fils, afin que je les voie ſur vous avant que de mourir… Fort bien ; ſoïez propres, je vous en prie, & aïez ſoin de les vergeter ſouvent. Vous trouverez dans mon Teſtament, que voici, toutes les inſtructions nécéſſaires touchant la maniere de les porter, & de les ménager : obſervez les exactement, ſi vous voulez éviter les chatimens attachez à la moindre tranſgreſſion de mes ordres, & ſi vous avez à cœur votre bonheur futur. J’ai ordonné encore dans mon Teſtament, que vous demeuriez tous trois enſemble, comme amis, & comme Freres ; c’eſt-là l’unique moïen pour vous de proſperer dans le monde.
Après avoir fini ce Diſcours, le bonhomme mourut, à ce que dit l’Hiſtoire ; & ſes trois Fils s’en allérent enſemble chercher des avantures.
Je ne vous importunerai pas par le