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LE CONTE

tabac, des Martirs du zèle moderne, des recueils de Poëſies, des ombres  & des rivieres ; tendant à les garantir contre les dommages qu’ils pourroient recevoir par le feu.

Il paroit de-là, que nos Societez, établies dans des vuës ſemblables, ne ſont que des Copies de Milord Pierre, quoiqu’elles ne s’en trouvent pas mal, non plus que lui.

Le même Seigneur Pierre paſſe encore pour l’Inventeur des Marionettes, & des Curioſitez[1], dont l’utilité eſt trop reconnue dans le monde, pour qu’il ſoit neceſſaire de m’y étendre.

J’aurois tort de paſſer ici ſous ſilence une autre découverte, qui lui acquit

    Pape a une Boutique de pardons, & d’indulgences, pour aſſeurer les ames contre les flammes du Purgatoire. L’Auteur fait ici mention de pluſieurs choſes, qui ne vallent pas la peine d’être aſſurées contre le feu, ou qui ne ſont pas d’une Nature à avoir beſoin d’une pareille aſſurance. Il turlupine par la ſottiſe de précautionner contre le feu du Purgatoire les ames, qui ſont immaterielles, & qui par conſequent n’ont pas beſoin d’un pareil onguent contre la brulure.

  1. Les Ornemens pompeux, qui ſont un ſi beau Spectacle dans l’Egliſe Romaine.