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~32 DEUXIÈME PARTAGE DE LA POLOGNE."

qui, six jours âpres le 10 août, avaient offert le commandement suprême à Lafayette, et il ne leur supposait pas plus de loyauté qu’à cette époque. Il se laissa donc aller aux plus violentes sorties contre la Convention; la seule chose que put obtenir Danton fut qu’il adresserait une courte requête à cette Assemblée, pour la prier de suspendre sa décision relativement à la lettre du 42 mars jusqu’à ce qu’il eût donné de plus amples éclaircissements. Là-dessus Danton retourna en toute bâte à Paris (1), où de nouvelles dimcultés l’attendaient.

La position politique de Danton à cette époque était assez critique. Après avoir été, peu de temps auparavant, étroitement lié avec Robespierre, il s’était rapproché de la Gironde; mais, aussitôt après son retour, il se trouva en désaccord avec elle, précisément au sujet de Dumouriez car la Gironde, qui était inexorable dans son ancienne haine contre le général, venait de recevoir de Miranda des renseignements très-précis sur ses plans de trahison (2). Robespierre et Marat partageaient complètement cette fois les idées de leurs adversaires habituels Danton se trouvait donc complètement isolé, et même en butte au soupçon, par suite de sa sympathie pour Dumouriez. I! était certain que la rupture de celui-ci avec la Convention ne laissait plus aucun espoir de rapprochement.

Dumouriez, de son côté, se trouvait irrésistiblement poussé par les événements. Le 23, il fit un premier pas vers l’ennemi, en envoyant le colonel Montjoie, son aide de camp, au prince de Cobourg; on traita de l’échange des prisonniers, et l’on convint de ne plus livrer de grands combats; les França is devaient L évacuer Bruxelles, après quoi il fut décidé que de nouvelles négociations auraient lieu (3). Le 25, Dumouriez reçut de si mauvaises nouvelles de Namur, que lui-même ordonna l’évacuation de la place; par la s’évanouissait sa dernière espérance, conserver au moins une partie du territoire belge. Il voyait toutes ses con(1) D’après le ~ont’~Mr, il dit le 1’ avril à la Convention qu’il était arrive le vendredi 29 mars a Paris, mais, d’après la lettre de Lacroix, il était déjà parfi de Gand ic 22, pour retourner à Paris; le 25~ il fut élu membre du Comité de Salut public, et le 27 il prononça de grands discours à la Convention. C’est donc évidemment te vendredi 22 qu’il faut lire.

(2) Miranda a Pétion, 21 mars.

(3) Witdeben, Vie du rorince de Cobourg, 11, 148.