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LE PREMIER COM)TH DE SALPT PUBUC. 2GO. r 1- 1- ,· -£~J_~I:l.1.

étonncment. Le principe de la division constitutionnelle des pouvoirs était encore fortement enraciné dans les esprits, et la souveraineté de la Convention ne pouvait plaire ni aux Girondins, qui espéraient renouveler cette Convention au moyen des ~assemblées primaires, ni aux partisans de la Commune, qui avaient espéré la soumettre aux prolétaires. Mais on était entraîne irrésistiblement par la force des choses; Danton et Robespierre parvinrent donc à se mettre d’accord. Ce dernier désapprouvait aussi les basses et violentes intrigues de l’Hôtel de Ville, et, une fois la Gironde paralysée, il pensait pouvoir établir sa propre puissance plus sûrement et plus facilement par la Convention que par la Municipalité. Il demanda avant tout l’érection rl’un tribunal révolutionnaire, pour se procurer par là, le cas échéant, une arme assurée contre la Gironde puis, dés qu’il eut obtenu sur ce point l’adhésion de Danton, il entra dans la lice comme son allié pour investir la Convention du pouvoir souverain. L’influence combinée de ces deux hommes entratna la Montagne et une grande partie de la Plaine peu a peu tous furent gagnés, et, le 9 mars, ils parvinrent à faire le premier pas vers la réalisation de leurs désirs. La Convention décréta l’envoi de quatre-vingt-deux représentants du peuple dansles départements, sous le prétexte d’accélérer le recrutement, mais, en réalité, pour étouffer dans son germe toute tentative de résistance à la dictature-démocratique. Le choix seul des commissaires ne permit aucun doute à ce sujet. Collot d’Herbois déclara qu’il ne fallait nommer aucun de ceux qui avaient voté pour l’appel au peuple lors du jugement du roi, et l’intimidation de la Convention était si grande, que la liste de la Montagne passa sans la moindre opposition. Cette liste, proclamée par le président, ne comptait que des patriotes avères. En même temps, pour donner satisfaction à la Commune, on décida qu’un nouvel impôt serait établi sur les riches, impDt djont le produit serait appliqué aux armements patriotiques.

Le lendemain, 10 mars, le-nouveau tribunal révolutionnaire fut porté à l’ordre du jour comme le voulait Robespierre. Le texte de la loi, rédigé par Robert Lindet, ami de ce dernier, disait simplement qu’il serait nommé neuf hommes, lesquels, sans le secours de jurés et sans procès réguliers, auraient à juger