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FIN DU POUVOIR DE DANTOK. 329

à Lyon; celles de Montpellier, de Toulouse, de N!mes et de la plus grande partie de la Provence s’associaient à celle de Marseille Bordeaux entraînait les villes de la Guyenne, du Quercy et du Périgord. Partout on fermait les clubs, on en mettait les chefs en jugement, on déchirait les listes de leurs adhérents; en même temps, on cassait les comités formés par les commissaires envoyés au mois de mars et les fonctionnaires qu’ils avaient nommés, on saisissait les caisses publiques,on mettait les grands propriétaires a la tête de l’administration, comme à celle des troupes que l’on organisait ~). La partie militaire de l’entreprise, bien qu’elle fût de beaucoup la plus importante, était nécessairement celle qui marchait le plus lentement. Le mouvement était tout bourgeois et avait pour promoteurs des hommes que leur âge, leur position, leur profession ne rendaient pas très-belliqueux. Toute la partie active ,de la garde nationale était occupée à surveiller les prolétaires, qui, même dans les villes soulevées, étaient de fanatiques Jacobins elle ne pouvait donc fournir que très-peu d’hommes pour marcher contre Paris. On pouvait encore moins compter sur les paysans, qui venaient de subir en Bretagne de si sanglants échecs contre les villes, et qui, dans le midi, étaient aussi ardents catholiques que les Vendéens, lorsque la faim et la misère ne leur faisaient pas adopter le fanatisme communiste des Parisiens. Tout ce que les villes pouvaient faire était donc de former des bataillons de troupes soldées, pour lesquelles les officiers manquaient encore. It fallait partout créer des ressources, nouer des intelligences, établir une organisation complète. On manquait enfin d’une direction supérieure propre à centraliser le mouvement des provinces, autant que d’un lien politique entre les différents partis, lesquels n’étaient unis que dans un seul sentiment, la haine des Jacobins. Bref, le succès d’une attaque à main armée n’était rien moins qu’assuré pour le parti modéré. Cependant, comme le gouvernement lui-même était en ce moment privé de tout moyen de défense à l’intérieur, le mouvement général du pays plaçait les Jacobins dans un grand danger.

Les sections parisiennes n’étaient pas plus calmes que les de(1~ MaUt’t en fait un bon tabler (.VfMtw’e.?; I, 380).