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COMPLICATIONS DIPLOMATIQUES AU SUJET DE LA POLOGNE. 357

extorqué au maiheureuxduc une somme de 110 000 ducats, qu’il partagea avec Suboff et Markoff, il alla encore au detà de ce que voulaient des Lithuaniens, et déclara sans détours que l’incorporation formelle de la Courlande à l’empire russe était la seule chance de salut qui restât à ce pays. Catherine, qui n’osait pas aller si loin par égard pour les puissances européennes, lui fit reprocher par Suboff son zèle irréfléchi mais le vice-chancelier Ostermann ne craignit pas d’avouer en secret à l’ambassadeur de Hollande que le peu qui restait encore de la Pologne < tendait le cou pour passer sous la domination de Catherine et avait déjà fait des propositions à cet effet (1). Cinq mois donc après le 23 janvier, le traité de partage ne suffisait déjà plus au cabinet de Saint-Pétersbourg’, et la possibilité d’étendre les frontières russes jusqu’à la Wartha et au Niémen commençait à miroiter devant les yeux de l’impératrice Catherine. Cependant la diète chargée de ratifier la cession faite aux puissances ouvrit ses séances à Grodno le 47 juin. Le comte Bilinski en fut nommé maréchal, ainsi que l’avait décidé Sievers. Malgré la tâche humiliante réservée à la diète, six compétiteurs s’étaient présentés pour ce poste honorifique, ce qui était bien propre à donner une triste opinion des dispositions des membres en général. La formule du serment par lequel Bilinski devait jurer fidélité à ses devoirs fut l’objet d’une vive discussion, qui remplit toute la première séance. Jusque-là, toute confédération avait cessé de droit en Pologne à l’ouverture d’une diète mais on, exigea cette fois que le maréchal jurât fidélité à la confédération de Targovice, attendu qu’un grand nombre des députés étaient des hommes nouveaux, de la part desquels les anciens Targoviciens redoutaient une diminution d’influence et peut-être même des poursuites au sujet de leur conduite passée. Après trois jours de discussions orageuses, la question fut résolue en faveur des Targoviciens, et le 20 les notes remises par Sievers et Buchholz purent être présentées à la diète. Ces notes demandaient en termes précis la formation d’un comité investi des pouvoirs nécessaires pour conclure un traité définitif avec les deux puissances. Buchholz, prévoyant une forte opposition, re(1) Hoggucr ;tux Btttt,i-G<;neraux~ 14 juin.