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FIN DE LA CAMPAGNE DE 1793.- M 7

deux camps, c’est-à-dire à sept lieues environ du Quesnoy et à plus de dix lieues de Dunkerque.

Cette situation générale fit concevoir à Barthélemy et à Vernon un pian qui promettait les plus brillants résultats s’il était vigoureusement exécute. Ce plan consistait t tomber avec quarante mille hommes sur les positions des Hollandais, à les attaquer en masse compacte, a les battre, aies disperser, et, tout en les poursuivant vers le Nord-Est, à passer devant Ypres, à descendre la Lys, et a arriver à Furnes et à Nieuport. Avec l’immense supériorité de forces que possédaient alors les Français, ces mouvements pouvaient être accomplis avant même que Cobourg- fût informé exactement du but de l’ennemi. Une fois arrivés à Furnes, les Français auraient pris à dos les deux armées d’York et de Freitag, séparées par les eaux et menacées en avant par le camp de Cassel, et ils auraient pu facilement faire toute l’armée du duc prisonnière entre les marais et la mer. Quant à Cobourg, il n’eût pu évidemment se maintenir plus longtemps en Belgique en présence d’un ennemi victorieux.

Dans un conseil tenu le 25 août, Vernon développa ce plan avec feu, talent et éloquence aux commissaires de la Convention. Houchard le soutint, et les commissaires y donnèrent une demi-approbation; mais bientôt après se présentèrent une foule d’objections, dont la plus grave, en réalité, était que le projet venait d’un ami de Custine, «dont les yeux ne me plaisent nullement écrivait l’un des commissaires au Comité de Satuf public. Ces obstacles refroidirent sensiblement le zèle des généraux, et, une première attaque tentée le 27 contre les Hollandais (avant l’arrivée des troupes du Rbin) n’ayant pas réussi, Barthétemy abandonna son projet. x Nos troupes sont encore trop peu faites à l’ordre et à la discipline, écrivait-il le 29, pour que nous puissions dès le début nous hasarder à jouer aussi gros jeu t, c’est-à-dire un jeu dans lequel l’intervention de Cobourg devait être mise au rang des choses possibles. On reçut d’ailleurs une lettre du Comité, par laquelle Carnot recommandait avant tout de délivrer Dunkerque. « La perte de cette place, disait-il, exciteraitun vif mécontentement en France, tandis qu’une victoire remportée sur York pourrait avoir pour conséquence une révolution en Angleterre (Carnotsongeait ici à l’assemblée qui devait