Page:Sybel - Histoire de l’Europe pendant la Révolution française 2.djvu/435

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

~!M DE LA CAMPAGNE DE ~793.. C’t-t<<~?~1~–-–– 1

propres dispositions qu’il dût de pouvoir reparaître surle champ de bataille avec des forces près de trois fois plus considérables que celles de l’ennemi. On vit se renouveler près de Wattignics, Je 15 et le 16 octobre, tous les incidents qui avaient signalé la bataille d’IIondsclioote. De même que Houchard, Jourdan attaqua à l’aide de colonnes isolées, qui ne pouvaient se soutenir mutuellement de même que Houchard encore, il n’arriva que peu à peu, et à mesure que la bataille s’avançait, à reconnaître le point important des lignes ennemies. Comme à Hondschoote, les troupes allemandes résistèrent pendant longtemps avec une inébranlable fermeté aux attaques d’un ennemi bien supérieur, et ce ne fut que le second jour, lorsqu’il se vit repoussé par un fort détachement du village de Wattignies, clef de sa position, que Cobuurg se décida à lever le siège et à se retirer derrière la Sambre. Cette retraite s’effectua avec ordre, sans être inquiétée en rien par Jourdan, qui doutait encore de son succès les à)Iiès emmenèrent avec eux vingt-sept pièces d’artillerie qu’ils avaient conquises, sans avoir perdu de leur côté un seul canon ou un seul drapeau. Cette journée eut pour unique résultat, comme celle de Menin, de suspendre l’attaque des alliés sans faire redouter à ceux-ci aucun danger pour leur propre pays.

Carnot, comprenant le peu d’importance de ce succès, se hâta de retourner à Paris pour l’annoncer lui-même au Comité de Salut public. H trouva les esprits dans l’ivresse de la victoire, et force lui fut d’envoyer le 18 au quartier général l’ordre de purger dans les vingt-quatre heures le territoire français de tous les brigands qui le couvraient encore, et d’anéantir ou de jeter dans la Sambre l’armée des tyrans. Le 22, il ajouta à ces injonctions des instructions plus précises Jourdan devait passer la Sambre à l’endroit qui lui semblerait le plus favorable, cerner l’ennemi, le serrer de plus en plus près dans les contrées qu’il occupait encore, détruire ses magasins, couper ses communications. Dans ce but, il fallait qu’il tentât un coup de main sur Namur, qu’il envoyât une division contre Mons et une autre contre Courtray, et qu’il cherchât à se relier à elles, soit en cernant Mons et Courtray, soit en se plaçant entre ces deux villes et la frontière. Il était impossible de donner des ordres plus inexécutables, d’avoir moins égard à la situation générale:. à la misère des