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FIN DE LA CAMPAGNE DE i793. &3à

DESYBEL. <[.28

fatal à Cobourg et à York. Jourdan ayant résisté énergiquement, il reçut tout à coup, le 6 janvier, l’ordre de venir s’expliquer à Paris. A peine arrivé, il apprit que le Comité venait de prononcer sa destitution, et il dut s’estimer heureux que la protection de Bouchotte le préservât de l’échafaud, conséquence habituelle d’une semblable disgrâce.

En ce moment même, des événements bien plus graves venaient d’avoir lieu sur le Rbin. Il faut maintenant que nous racontions comment les dissensions qui s’établirent entre les alliés leur furent encore plus fatales sur ce point que ne l’avait été en Belgique l’incapacité de leurs chefs, tandis que du côté des Français, au contraire, un général d’un talent incontestable était, pour la première fois, placé au gouvernail des affaires. Avant de quitter l’armée qu’il laissait sur le Rhin, le roi de Prusse, qui n’abandonnait qu’à regret l’atmosphère de la guerre et des camps, ainsi que ses brillants rêves de gloire militaire, avait voulu assister encore une fuis à une attaque de ses troupes contre l’armée de la Moselle. Placé à la tête de la colonne d’Hohemohc, il avait vu disperser les camps ennemis et rejeter les troupes de paysans armés (1) au delà de la Sarre, puis il était parti pour Posen. Bientôt après, Brunswick reçut l’ordre de donner six mille hommes pour le siège de Landau et de continuer à soutenir les Autrichiens, mais sans jamais engager ses troupes dans une entreprise assez sérieuse pour ne pouvoir être libre d’en disposer à chaque instant. On avait résolu en effet. à la suite des négociations qui avaient eu lieu avec Lehrbach, de ne prendre part à la guerre l’année suivante que si les alliés consentaient à en supporter tous les frais.

’Lorsque l’armée de la Moselle eut été repoussée vers l’Ouest, Ferraris et Wurmser se décidèrent enfin a effectuer l’attaque depuis si longtemps projetée, des lignes de Wissembourg. Si les Prussiens, pénétrant du Kettrich dans les montagnes, avaient pris l’armée française à revers, pendant que Wurmser attaquait le front des .lignes, ce mouvement combiné aurait peut-être amené la ruine de l’ennemi. Mais une si vaste opération n’était pas possible ici. Le duc ne voulait pas se dégarnir en présence de l’armée de (1) Les rapports allemands les nomment Spiessbauern (paysans armés de t)!f)Uf"!) mais les Français emploient l’expression plus élégante d’agricoles,