Page:Sylva - Les Pensées d'une reine, 1882.djvu/28

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jeune chanteuse, venait la réclamer pour la conduire aux arrêts.

Cet essai de liberté lui valut une leçon de captivité. Aujourd’hui la reine ne chante plus, et c’est une main invisible, insaisissable, qui se pose parfois sur sa bouche pour retenir la vérité qui va crier. Alors, elle court à son album et y enfouit ce qu’elle ne peut dire tout haut.

Cette éducation bien dirigée, cette vie en famille qui fermentait en plein air et qui s’attristait dans l’intérieur, cette force d’instinct et de volonté que des deuils incessants augmentaient en la soumettant, puis, plus tard, des voyages dans les diverses parties de l’Europe en compagnie de sa tante, la grande-duchesse Hélène de Russie, des maîtres savants, des lectures judicieuses, expliquent ce goût littéraire, cette vigueur de réflexion qui se condensent aujourd’hui en pensées ; j’ajouterai cette habitude du tra-