Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 2, 1748.djvu/313

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IPHITE

C’est à vous dans ce choix, Seigneur, à vous connoître.

ANAXARIS

Qui ne veut point d’égal souffriroit-il un Maître,
Et verrois-je un Sujet qui doit trembler sous moi,
Jouir de ma foiblesse, et devenir mon Roi ?
Non, Bérénice, non ; quoi que ce cœur t’adore,
J’immole cet amour, et ferois plus encore,
Si j’osois présumer que contre mon espoir
La Princesse…

IPHITE

Seigneur, je crois l’apercevoir.

ANAXARIS

Laisse-moi donc agir, Iphite, et te retire,
Il est temps que je parle, et tu pourrois me nuire.


Scène III

Philoclée, Anaxaris.
PHILOCLÉE

On me vient d’avertir que sur quelque Traité
La Lydie a vers nous de nouveau député,
Puis-je d’Anaxaris en savoir l’importance !

ANAXARIS

Madame, ce secret passe ma connoissance,
Rien de ses Envoyés n’est venu jusqu’à moi,
Et l’on n’en parloit point quand j’ai quitté le Roi.

PHILOCLÉE

Il leur donne audience, et je me persuade
Que Philoxène a part à leur prompte Ambassade ;
Au moins l’a-t-on mandé pour la mieux recevoir.

ANAXARIS

Je plains sa passion.