Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 2, 1748.djvu/323

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Et je ne doute pas qu’avec joie aujourd’hui
Votre choix ne s’apprête à m’acquitter vers lui.

PHILOCLÉE

Seigneur…

ROI

L’aveugle instinct d’une ardeur peu commune
Me fit à Bérénice immoler sa fortune,
Son respect le souffrit, et par là je le vois
Le plus digne en effet de régner après moi.

ANAXARIS

Ah, Seigneur…

ROI

Cet effort de ton obéissance
Est encor au-dessus de ma reconnoissance.
Va, flatte ton espoir du trône où tu me vois,
Ma sœur m’estime trop pour balancer son choix.

ANAXARIS
, à Philoclée.

Madame, si jamais…

PHILOCLÉE

Suivez le Roi, de grâce.
Jusqu’ici dans mon cœur l’amour n’a point eu place,
Mais soit qu’il puisse aimer, ou qu’il s’ose trahir,
Ce vous doit être assez que je sache obéir.