Seigneur, on vous attend pour la Cérémonie.
Il faut aller au Temple, adieu, sers mon amour,
Scène V
Sous quels plus rudes coups ma constance étonnée
Peut-elle au désespoir se voir abandonnée ?
Ce n’est donc pas assez qu’un choix injurieux
Jette sur mes désirs un joug impérieux,
C’est peu de la contrainte où sa rigueur m’engage,
D’un plus cruel destin il faut souffrir l’outrage,
Et me voir condamné par un ordre fatal
À mettre ce que j’aime au pouvoir d’un Rival ?
Qui pour trop m’estimer rends mon sort déplorable,
Pourquoi, lorsque chacun gémit sous tes forfaits,
N’es-tu Tyran pour moi qu’à force de bienfaits ?
Me promettre ta sœur, m’offrir ta confidence,
C’est arrêter mon bras, corrompre ma vengeance,
Que ne me laisses-tu le droit de te haïr ?
Que ne me laisses-tu le droit de te trahir,
Et de m’autoriser à chercher dans tes veines
La liberté de Rome, et la fin de mes peines ?
Pourrai-je la porter à résoudre ma mort ?