Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 2, 1748.djvu/494

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Contre ce double orage il se tient nécessaire,
Et ce qu’on voit pour nous que son bras a su faire
Le porte insolemment à vouloir aujourd’hui
Abuser du besoin qu’on peut avoir de lui.
Qui prend cet avantage, et peut oser prétendre
Que la crainte me force à l’accepter pour Gendre,
Après cette union qui trahiroit mon sang,
N’attendroit pas ma mort pour prétendre à mon rang.
Je viens d’y donner ordre, et la paix souhaitée
Par l’hymen de ma Soeur demeurant arrêtée,
Nous verrons, dans ce bruit qui menace mes jours
Si pour vaincre un Fantôme il nous faut son secours.

OROPASTE

L’appui de Codoman le rendroit redoutable
Si d’une lâcheté son cœur étoit capable ;
Mais il a trop d’horreur pour de tels attentats,
Et sa haute vertu vous répond de son bras.

OCHUS

Comme il peut des Mutins seconder l’entreprise,
On l’observe en secret de peur d’une surprise ;
Mais dans tous ses desseins pour mieux le prévenir
J’ai mandé la Princesse, et je la vois venir ;
Tu vas savoir le reste.


Scène II


Ochus, Statira, Barsine, Oropaste.

OCHUS

Approche, Fille ingrate,
Enfin de ton grand cœur l’illustre effort éclate ;
Et l’honneur d’avoir mis un Héros dans tes fers
Va rehausser ta gloire aux yeux de l’Univers ?