Page:T. Corneille - Poèmes dramatiques, tome 2, 1748.djvu/552

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Puisque dans cet accord le sang vous intéresse,
Permettez qu’il assure un trône à la princesse,
Et que de cet hymen les favorables nœuds
Remplissent sa naissance, et couronnent ses vœux.

HONORIUS

Ce traité dont le bruit a suspendu nos armes
Pour son ambition sans doute a quelques charmes,
Et j’admire en ton cœur le généreux effort
Qui t’en fait contre toi solliciter l’accord ;
Mais plus de ta vertu ce grand effet m’étonne,
Moins je puis consentir à ce qu’elle t’ordonne.
Viens embrasser ton prince, et quoi qu’on fasse enfin,
Laisse à mon amitié le soin de ton destin.

EUCHERIUS

Daignez songer, seigneur, que la gloire où j’aspire…

HONORIUS

Va, laisse-moi parler, te dis-je, et te retire ;
Ta voix dans ce dessein n’est pas à consulter.

EUCHERIUS
à Thermantie

Ah, madame, empêchez l’empereur d’éclater.


Scène III


Honorius, Thermantie.

HONORIUS

Je ne le vois que trop ; l’accord qu’on nous propose
Du mépris qui nous brave est la secrète cause,
Madame, et de ma sœur l’ambitieux projet
Court après ce faux charme, et n’a plus d’autre objet.
D’un diadème offert l’espérance confuse
La livre toute entière à l’orgueil qui l’abuse,
Et laisse dédaigner à ses sens éblouis
Le mérite du père, et la vertu du fils.