Page:Tabourot - Les Bigarrures et Touches du seigneur des Accords - 1640.djvu/280

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Bien armé qu’il estoit l’autre jour print querelle
Contre un jeune garçon, lequel de sa femelle
Le soufleta trois fois, & fit devenir doux.


Ce second est d’un petit mesdisant.


Un petit Marmoz et qu’on diroit que l’Indie
D’entre les Pigmeans, honteuse de l’avoir,
A voulu dechasser pour le vous faire voir
Et servir de Badin en quelque Comedie.
Un sot outrecuidé, qui du tout s’estudie
D’un langage pipeur ses amis decevoir,
Et qui n’ayant en luy ny grace, ńy sçavoir,
Avec un for parler un chacun attedie.
Un sot, un glorieux, un manequin, un draule,
Qui fait autant de pas du pied que de l’espaule ;
Un Vilain, qui cent fois à dementy sa foy.
Peletier, c’est celuy qui plein de toute tache
Tousjours impudemment encontre moy s’attache,
Et fait rire de luy, pensans rire de moy.

Ce suivant est d’un gros lourdaut, qui appelle sa femme ma Cassandre, & se faisoit appeller, mon Ronsard : encor que ce fust un vray pedant pour tout potage, selon que m’a asseuré le discoureur des heures.

Ronsard, je suis marry qu’un gros vilain pedant
S’appelle comme toy, surnomme une badine
Tout ainsi que tu fais ta maistresse divine,
Et veut par ce moyen faire le suffisant.
Car si tu le voyois ; c’est un vray bouc puant,
Renfroingne, noir, hideux, & qui porte la mine
D’un grossier foite-cul de Grammaire Latine,
Qu’on jugeroit jaloux seulement le voyant.