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Page:Tabourot - Les Bigarrures et Touches du seigneur des Accords - 1640.djvu/395

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Percer mon cœur, & mon oreille,
Et me ressentir l’effort
Cruel d’une seconde mort.
Mais las ! en vain tu te lamentè,
Car tes regrets ne peuvent pas
Rappeller Damon du trespas,
De qui l’ame est assez contente,
Puis que tu le daignes tenir
Mort, visant en ton souvenir.
Bannis donc, ma chere Maistresse,
De toy ces plaintes & ces pleurs,
Que la cause de tes douleurs
Demeure, & que l’effect en cesse :
Mais que la memoire de moy
Jamais ne s’esloigne de toy.
Bref que ton amitié demeure ;
Sans que rien te puisse offencer,
Que Damon qui te va laisser,
Jamais en ton ame Ne Meure,
Damon qui partant de ce lieu,
Contraint du Ciel te dire Adieu,
Tandis l’Aurore ouurant la porté
Au jour sur l’orison naissant,
Va dans l’air cest ombre effaçant.
Quand Uranie a demy morte,
Ne voit ny n’oit plus en ce lieu,
Qu’une voix qui luy dit Adieu.

FIN