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— Peut-on se rafraîchir chez vous, la belle enfant ?… demande le Prince à Farfalla.

— Certainement !… » répond celle-ci ; et, toute troublée, elle ouvre un bahut, en tire des brocs, des verres, et s’apprête, ainsi que le Bûcheron, à dresser le couvert ; mais la Fée, qui reparaît tout à coup, leur cause une telle frayeur qu’ils renversent et brisent la vaisselle de leur maîtresse, furieuse de ce désordre.


Scène VI.

En apercevant le jeune homme, Hamza se radoucit, lui fait force révérences, et le remercie de l’honneur qu’il lui fait en venant chez elle. Puis, trouvant le souper trop modeste, et tandis que Djalma va rassurer la jeune fille confuse de ses maladresses, la Fée touche la table avec sa béquille, et des vases d’or, un service magnifique, un splendide repas, remplacent le misérable couvert.

Le Prince est stupéfait de cette métamorphose. La Fée lui dit qu’il n’y a rien de trop beau pour lui, et l’on se met à table. Pendant ce temps, le Gouverneur fait remarquer la vieille à quelques seigneurs de la suite. Il leur rappelle une enfant enlevée, la fille de l’Émir ; et semble retrouver, dans la figure de La Fée, les traits de celle qui a ravi jadis la jeune Princesse. Le Bûcheron assiste à cette scène, et se promet bien d’en profiter au besoin.

Une musique champêtre se fait entendre ; et l’on voit passer, devant la fenêtre du fond, une noce de village avec les ménétriers en tête. Le Prince et les seigneurs vont à la croisée, et font signe à la noce d’entrer dans la maison.


Scène VII.

Les mariés et leurs amis accourent joyeusement. Le Prince les accueille avec bonté, et, voulant prendre part à leur divertissement, il invite la jolie servante à danser, au grand désappointement de la Fée, qui voit ses avances et ses minauderies perdues.