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moi dont vous avez renouvelé la haine avec la souffrance !… Je ne vous aime pas, et ne serai jamais à vous ! »

Pendant cette scène on a vu revenir la fée Hamza, qui semble jouir à part de la brouille des jeunes gens.

Djalma, ne résistant plus à sa passion, saisit Farfalla et va lui donner un baiser ; mais la vieille passe vivement la tête entre celles des deux fiancés, et c’est elle qui reçoit le baiser destiné par le prince à Farfalla.

A peine le baiser a-t-il été reçu par la Fée qu’une métamorphose complète s’opère en elle. Rides et cheveux blancs disparaissent, ainsi que tous ses caducs atours.

Elle est jeune, belle, éblouissante de charmes et de parure. Le prince et la jeune princesse la regardent avec stupéfaction. Djalma, piqué de l’indifférence de Farfalla, veut s’en venger en lui en témoignant à son tour.

Il se rapproche de la Fée, et lui exprime son admiration. Hamza, dont le cœur s’est rajeuni en même temps que la figure, se montre très-sensible aux galanteries du Prince.

Farfalla, qui se tient à l’écart et voit ce qui se passe, sent naître peu à peu sa jalousie à mesure que Djalma se montre plus empressé avec la belle Fée.

Elle revient timidement vers le jeune Prince, et se trouve subitement placée entre lui et Hamza, au moment où Djalma, pour continuer son épreuve, semblait céder aux séductions de la Fée. La ruse du prince a réussi.

« M’aimerais-tu donc, maintenant ?… » dit-il avec transport à sa fiancée.

« Regarde, lui répond celle-ci en lui montrant ses larmes, elles ont effacé la blessure que tu m’as faite !…

La Fée, furieuse d’avoir été le jouet du Prince, sort en menaçant les amants et en leur annonçant sa vengeance.


Scène IV.

L’Émir revient suivi de sa cour.

Une grande fête a lieu pour célébrer le retour de la fille du souverain.