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LA FIN


Mère, il est temps de m’en aller. Je m’en vais.

Lorsque l’obscurité mourante fera place à l’aube solitaire et que, de ton lit, tu étendras les bras vers ton bébé, je dirai : « Bébé n’est pas là ». Mère, je m’en vais.

Je deviendrai un souffle d’air léger et je te caresserai ; quand tu te baigneras, je serai les rides de l’eau et je te couvrirai de baisers répétés.

Quand, par les nuits de tempête, la pluie clapote sur les feuilles, tu entendras dans ton lit mes chuchotements et soudain, avec l’éclair, mon rire franchira ta fenêtre et éclatera dans ta chambre.

Si, toute au souvenir de ton bébé, tu ne peux t’endormir que bien tard dans la nuit, alors je