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VERLAINE


Le 29 janvier 1896, dans le morne quartier de la Montagne-Sainte-Geneviève, entre les jardins qui subsistent et les murs glacés du Panthéon, mourait un homme encore jeune, ignoré de ses voisins et méconnu de son portier. Un logis de hasard, hôtel meublé en proie à la vermine, repaire de chemineaux ou de malfaiteurs, avait accueilli l’heure suprême du vagabond, espèce de Juif errant dont la silhouette picaresque illustrait, depuis quelques années, les paysages nocturnes du Quartier Latin.

C’était — disait Rachilde — « un homme pauvre et doux », intempérant aussi, que les promeneurs attardés rencontraient du pont Saint-Michel au carrefour de l’Observatoire, traînant ses chausses et battant l’estrade, tou-