Page:Taillasson - Observations sur quelques grands peintres, 1807.djvu/111

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prouve comme lui qu’une main adroite peut n’y être souvent qu’un instrument inutile ? C’est d’une main paralytique et tremblante qu’il a peint plusieurs chefs-d’œuvres dont nous venons de parler ; chefs-d’œuvres faits pour donner des leçons à tous les poëtes de l’univers ; que dis-je, sans ce foible instrument il pouvoit leur dicter assez d’idées pour servir de matières à des poëmes entiers. Un sentiment profond, calme, élevé, est la source du style noble et sublime du Poussin ; génie neuf et la gloire de sa patrie : c’est un des hommes qui ont possédé plus de grandes parties de la peinture ; et il est placé par beaucoup de gens à côté de Raphaël même. Corneille et le Poussin ont tant de rapports entre eux, par la beauté mâle de leur génie, qu’ils sembloient devoir naître dans la même contrée ; honneur, respect à l’heureuse province qui vit s’élever de son sein, et l’un de nos plus célèbres poëtes, et le plus grand de nos peintres !