Page:Taillasson - Observations sur quelques grands peintres, 1807.djvu/114

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pu réussir mieux dans le même sujet, et qu’on ne peut s’empêcher de penser qu’il n’eût pas eu autant de succès. L’Aurore que le Guide a peinte au palais Bentivoglio à Rome, est encore un de ses ouvrages célèbres : on peut en juger par la gravure de Morghen, placée avec honneur dans les plus riches collections d’estampes. Son tableau du Ravissement d’Hélène, fait pour le roi d’Espagne, arrêté par les circonstances en Italie, transporté depuis à Paris, maintenant exposé au Musée Napoléon, eut le plus heureux succès lorsqu’il parut ; Félibien en fait la description avec complaisance, et le regarde comme un des meilleurs ouvrages du Guide ; le temps ne lui a pas conservé la même place ; et quoiqu’on y trouve une foule de détails remplis de charme et de grâces, la foiblesse de la composition et de l’expression, la froideur et le ridicule costume de Pâris lui ont fait perdre une partie de la renommée que d’abord il sembla mériter. Son tableau peint dans l’église de Saint Grégoire à Rome, plus estimé cependant que le Ravissement d’Hélène, n’a pu garder aussi le rang que les amateurs lui donnèrent à sa naissance : alors il eut des suffrages bien plus nombreux que celui du