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grands travaux ; c’est presque dire, par les jouissances de son art.


VERNET.


De tous les hommes illustrés par la peinture, aucun ne fut mieux organisé par elle que Vernet : à peine sorti de l’enfance, il a imité la nature en grand maître. Allant en Italie pour l’étude de son art, il fut retenu en mer par le calme et les vents contraires ; il s’occupa, pendant ce temps, à dessiner ce qu’il voyoit, les vaisseaux, la mer, les côtes de la Méditerranée. Arrivé à Rome, il peignit un tableau de marine qu’il vendit beaucoup plus qu’il n’eût osé l’espérer ; ce début l’encouragea et l’entraîna vers ce genre de peinture, où les plus heureux succès le fixèrent. Peut-être n’eût-il pas été peintre de marine s’il eût fait son voyage par terre. Une manière de composer originale, noble, poétique, est principalement ce qui le caractérise. Voltaire a dit que le grand mérite d’Homère étoit d’être un peintre sublime ; le grand mérite de Vernet est d’être un poëte sublime. Il est