Page:Taillasson - Observations sur quelques grands peintres, 1807.djvu/192

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

le plus important mérite de la peinture dans la facilité et la hardiesse du pinceau, elle avoit la plus haute estime pour le Guerchin ; nos jeunes élèves qui alloient étudier à Rome, s’y faisoient un devoir de copier quelqu’un de ses ouvrages : mais depuis que notre École a pris une manière toute différente, et qu’elle n’estime les talens qu’en raison de leur ressemblance avec les statues antiques, et les maîtres du goût le plus sévère ; depuis que les jeunes peintres ont un amour exclusif pour la correction et le grand caractère du dessin ; le fameux Guerchin n’est peut-être à leurs yeux qu’un homme très-ordinaire. Les modes passent, leur souvenir même s’éteint bientôt avec elles ; les anciennes ont passé, les nouvelles passeront encore, le Guerchin restera.