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profondeur dans les épisodes ; mais remplis de mouvement, créés par l’imagination, ils électrisent celles des amateurs des arts ; ils présentent toujours des formes inconnues, pittoresques, et ils sont enrichis de sujets très-historiques, parfaitement d’accord avec les lieux où ils sont placés. La fécondité des pensées du Bourdon, et la rapide facilité de son exécution font souvent oublier ses torts, principalement dans ses petits tableaux très-estimés, et l’ornement des plus riches cabinets. Un des plus beaux de ce genre, est celui dont M. Dufourni est possesseur[1], et qui représente S. Charles donnant des secours aux Pestiférés de Milan. Une belle ordonnance, une belle couleur, de l’expression, de l’enthousiasme dans toutes les parties de ce tableau en forment un des chefs-d’œuvres du Bourdon.

Il a gravé à l’eau-forte avec beaucoup d’esprit ; les estampes des Sept Œuvres de Miséricorde sont de sa main. On connoît de lui de beaux portraits ; on connoît aussi des tableaux du genre familier qui ont un rang dans les cabinets ; et bien qu’ils tiennent au souvenir des peintres Flamands, ils ont ce-

  1. Membre de l’Institut national.