Page:Taillasson - Observations sur quelques grands peintres, 1807.djvu/206

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tion : le second obstacle est l’impossibilité de les peindre ensemble, et même de les voir ensemble ; c’est pour cette raison qu’il est si difficile d’être juste dans les ombres des masses, et plus difficile de l’être dans les ombres portées. Ce sont toutes ces difficultés vaincues par Van Huysum, qui rendent son extrême fini plus étonnant ; mais ce qui accroît encore l’étonnement, c’est qu’il ait pu terminer ses tableaux avec autant de soin, et en faire une aussi grande quantité : leur nombre n’a pas empêché qu’ils n’aient été payés fort cher de son vivant, et qu’ils ne soient au plus haut prix aujourd’hui ; un seul a été vendu dernièrement en Hollande 22,000 liv. Ses dessins sont aussi très-estimés ; il en a surtout fait à l’aquarelle, d’un extrême fini, d’une beauté ravissante, et qui sont peut-être plus extraordinaires que ses tableaux ; les plus beaux dans ce genre sont chez M. Galle, à Amsterdam.

Parmi les peintres de fleurs qui sont morts, c’est une femme, Rachel Ruisch, qui occupe la première place après Van Huysum. On est justement surpris que les femmes ne s’adonnent pas de préférence à un genre dont l’étude n’est point au-dessus des forces de leur