Page:Taillasson - Observations sur quelques grands peintres, 1807.djvu/21

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les femmes que les hommes. Quand il a eu occasion d’offrir de vives expressions, ce qui lui est arrivé rarement, il les a rendues avec autant de finesse que d’énergie. Il a peint le plafond de la coupole de Parme : c’est son plus vaste et son plus célèbre ouvrage ; les éloges qu’on en a faits dans tous les temps, prouvent son incontestable mérite ; ce qui le prouve plus encore, ce sont les études qu’en ont faites tant d’habiles artistes, c’est le respect, l’amour que portoit à cette belle conception Lanfranc, né particulièrement pour ce genre de peinture ; et c’est surtout l’enthousiasme qu’elle fit naître dans l’âme d’Annibal Carrache, qui écrivit à Louis Carrache d’engager Augustin à venir le joindre à Parme, l’assurant qu’ils ne pourroient jamais trouver une meilleure École que les ouvrages du Corrège, où tout étoit à la fois grand et gracieux. Le temps a presque effacé cette fameuse production, qui n’aura d’immortel que le souvenir ; et aujourd’hui nous ne pouvons guère juger le Corrège que sur quelques tableaux de peu de figures, mais auxquels il a donné tant de beauté, qu’ils ont une valeur inappréciable ; ils ressemblent à ces gros diamans, rares merveilles de la nature, que les trésors