Page:Taillasson - Observations sur quelques grands peintres, 1807.djvu/272

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tons ; sa couleur est vigoureuse et originale ; on peut cependant lui reprocher de manquer souvent de variété, et de tomber dans un jaune trop égal. Ses expressions ne sont pas gracieuses ni délicates ; elles ont de la justesse et beaucoup d’énergie. Il n’a jamais de naïveté, ni de grâce ; mais toujours de la force et du mouvement : il ne touche guère, attendrit rarement ; mais il étonne, il échauffe toujours, il communique le feu dont il étoit plein lui-même.

Sa manière de draper est tout-à-fait neuve ; il n’a guère suivi, dans cette partie, que ce qui plaisoit à ses yeux, que son goût pour les masses bien décidées. Le costume ne paroît pas l’avoir beaucoup occupé ; ses draperies ressemblent souvent à de larges robes de chambre ; on lui pardonne volontiers ce défaut en faveur du parti qu’il en a tiré ; ce défaut même a une sorte de grandeur, et prête beaucoup aux effets de la lumière. Il eut aussi le mérite rare d’enrichir ses compositions d’une belle architecture ; et dans cette partie, comme dans toutes celles de son talent, le large, l’énergique et le neuf sont le principal caractère. Rien ne fait mieux son éloge, et ne montre avec plus d’exactitude