Page:Taillasson - Observations sur quelques grands peintres, 1807.djvu/281

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vu. Ses tableaux sont utiles aux poëtes, en leur offrant des vérités nouvelles, en les tirant de ces carnages vieillis, de ces descriptions tant de fois employées pour tous les peuples, et qu’on pourroit se dispenser de lire, puisqu’on les sait par cœur. Ils sont plus utiles encore aux guerriers… Tout à coup une réflexion m’arrête : doit-on louer de contribuer à instruire au terrible métier des combats… ? Ah ! sans doute s’il étoit possible d’imaginer que les hommes pourront, un jour, être assez sages pour ne plus chercher une gloire, source de tant de larmes ; malheur, malheur au barbare qui produiroit quelque chose qui pût rappeler un combat… Mais, hélas ! l’injustice, et l’abus de la force tiennent à la nature de l’homme ; et la nécessité de la guerre est attachée à son essence : cette vérité une fois reconnue, on sent bien que les défenseurs de la patrie ne sauroient avoir trop de moyens pour repousser les injustes agresseurs, et que le souverain le plus digne de régner doit savoir employer tout ce qui peut maintenir l’ordre au milieu de ses États, tout ce qui peut imposer à ses voisins, et les faire repentir d’avoir osé violer la sainteté des traités. D’après ces faits, malheureuse-