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en travaillant d’après les Sculptures, il entretenoit des gens qui lui dessinoient dans l’Italie et dans la Grèce tout ce qu’ils pouvoient découvrir des ouvrages antiques, dont il profitoit selon l’occasion[1]. »

Peu de ses tableaux sont entièrement de sa main ; il y employoit ses élèves, qui étoient en grand nombre. Non-seulement ses élèves, mais beaucoup de jeunes étudians et d’amateurs alloient le voir, et souvent l’accompagnoient dans les rues : Michel-Ange l’ayant rencontré ainsi escorté, lui dit en passant : qu’il marchoit suivi comme un prévôt ; Raphaël lui répondit : que lui, il alloit seul comme le bourreau. Il aimoit passionnément les femmes, elles furent cause de sa mort ; après un excès, les médecins traitèrent son mal d’une pleurésie et le saignèrent. Il mourut le Vendredi Saint de l’année 1520, en la trente-septième de son âge.

Le cardinal Bembo fit son épitaphe qu’on lit dans l’église de la Rotonde où il fut inhumé ; en voici les vers les plus connus :

Ille hic est Raphaël, timuit quo sospite vinci
Rerum magna parens et moriente mori.

  1. De Piles.