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chetti son ancien protecteur. Pour marque de sa reconnoissance, il fit présent au pape de deux tableaux, l’un d’un Ange Gardien, l’autre d’un Saint Michel ; et le pape lui donna une chaîne d’or avec la croix de chevalier. Il mourut de la goutte à soixante ans, en 1669. »


BOURDON.


Sébastien Bourdon, né à Montpellier en 1616, reçut de son père, qui peignoit sur verre, les premiers élémens de son art. Conduit à Paris à l’âge de sept ans, il fut placé chez un peintre médiocre : dans la suite il s’engagea ; son capitaine, jugeant sur ses dessins qu’il deviendroit un peintre fameux, lui donna son congé. Il fit le voyage d’Italie à dix-huit ans ; de retour en France, il produisit une quantité prodigieuse d’ouvrages ; à vingt-sept ans, il peignit pour l’église de Notre-Dame, son beau Crucifiement de Saint Pierre. Dans le temps des Guerres Civiles, Bourdon alla en Suède en 1662. Après y avoir fait de grands projets, il n’y exécuta que le portrait de la reine