Page:Taillasson - Observations sur quelques grands peintres, 1807.djvu/35

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vivoient les Guide, les Dominiquin, les Lanfranc et d’autres excellens artistes : ce fut sur sa réputation qu’après avoir demeuré quinze ans en Italie, il fut mandé par Louis XIII, pour prendre la conduite de beaucoup de travaux. La puissance et la gloire de la France s’accroissoient alors rapidement sous le ministère du cardinal de Richelieu.

Dans ce temps, aurore brillante du siècle éblouissant de Louis XIV, toutes les sciences, tous les arts avoient le besoin, la passion du beau. Des bibliothéques, des cabinets de tableaux se formoient, des palais magnifiques s’élevoient ; l’architecture appeloit la peinture et la sculpture, pour accroître leurs beautés diverses en les réunissant. Les richesses portant l’empreinte de l’âme de ceux qui les possédoient, loin de craindre de se montrer, s’efforçoient d’éclater à l’envi, sous les formes les plus nobles : en ce moment arrive le Vouet, précédé d’une grande réputation ; il paroît avec sa manière facile et séduisante ; il paroît dans un pays où l’on avoit, dans les arts, plus la chaleur d’un amour nouveau que de véritables connoissances ; sans posséder profondément aucune partie de la peinture, il les avoit toutes à un certain degré ; il étonna, il