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le genre qu’il sentoit le mieux. Il entra ensuite chez Claude Audran, fameux peintre d’ornemens, qui demeuroit au Luxembourg ; ce qui lui donna l’occasion d’étudier la Galerie de Rubens. Il remporta le prix de peinture. La Fosse voyant deux de ses tableaux exposés dans une des salles du Louvre, en fut surpris et voulut connoître le nom de l’auteur ; Wateau se présentant à lui : « mon ami, lui dit la Fosse, vous ignorez vos talens ; vous en savez plus que nous, et vous pouvez honorer notre Académie. » Il fut reçu académicien sous le titre de peintre de fêtes galantes. Sa réputation devint grande alors : « ses succès s’accrurent jusqu’en 1718, et auroient été plus loin, si son inconstance naturelle ne leur eut donné des bornes[1]. » En 1720, Wateau alla en Angleterre, y fut presque toujours malade, et revint bientôt à Paris ; espérant rétablir sa santé, il alla demeurer au village de Nogent, où il mourut âgé de trente-sept ans.

Ses principaux élèves furent Jean-Baptiste Pater et Nicolas Lancret, qui voulant l’imiter, restèrent fort au-dessous de lui.

  1. D’Argenville.