Page:Taillasson - Observations sur quelques grands peintres, 1807.djvu/58

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Jamais le goût et l’imagination de Ruisdael ne se permirent de rien changer aux formes qu’il avoit sous les yeux. On diroit qu’il ait voulu conserver vierges, les distributions que la nature avoit pris plaisir à faire elle-même. Ce peintre si vrai, mourut jeune, et mérita d’autant plus de regrets, qu’il laissa moins d’ouvrages : c’est ce qui les rend plus intéressans, plus précieux, et augmente les sommes qu’on donne pour les posséder. Avec une manière neuve, charmer les yeux, plaire à l’esprit, émouvoir doucement le cœur, voilà ses droits à la célébrité.