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CARCASSONNE


La vieille ville, la ferme forteresse escarpée du Moyen âge est presque abandonnée ; il y reste dix-huit cents pauvres diables, tisserands pour la plupart, dans de vieilles maisons de torchis. Tout le long des murailles rampent et s’accrochent des baraques informes, borgnes ou boiteuses, imprégnées de poussière et de boue, et dans la ruelle étroite, parmi des ordures et des débris infects, des enfants déguenillés, crasseux, vaguent, avec des nuées de mouches, sous un soleil de plomb qui cuit et roussit toute cette moisissure humaine ; c’est un ghetto du XIVe siècle.

Sur une haute colline rousse, nue, déserte,