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LA SECONDE ÉTAPE DE LA CONQUÊTE


« stitués en tyrannie permanente… » — « Le reste écoute, et lève la main machinalement… » — « Trois ou quatre cents illuminés dont la dévotion est aussi franche que stupide et deux ou trois cents auxquels le résultat de la dernière révolution n’a pas procuré les emplois et les honneurs sur lesquels ils avaient trop évidemment compté, » font tout le personnel actif du parti ; voilà « les vociférants des sections et des groupes, les seuls qui soient distinctement prononcés contre l’ordre,… apôtres d’une nouvelle sédition, gens flétris ou ruinés qui ont besoin de troubles pour vivre », au-dessous d’eux la queue de Marat, les femmes du ruisseau, les voyous et « les clabaudeurs à 5 livres par jour[1] ».

En effet, la qualité des factieux a baissé encore plus que leur nombre. Quantité de braves gens, petits détaillants, marchands de vin, rôtisseurs, commis de boutique, qui, le 10 août, étaient contre la cour, sont maintenant contre la Commune[2] ; probablement septembre les a rebutés, ils ne veulent pas que les massacres recommencent : par exemple, l’ouvrier Gonchon, orateur ordinaire du faubourg Saint-Antoine, homme probe, désintéressé et de bonne foi, appuie Roland, et tout à l’heure, à Lyon, voyant les choses de ses propres yeux, il approuvera

  1. Moniteur, XV, 114, séance du 11 janvier. Discours de Buzot. — Ib., 136, séance du 13 janvier. Discours des fédérés. — Ib., XIV, 852, séance du 23 décembre 1792. Discours des fédérés du Finistère. — Buchez et Roux. XXVIII, 80, 81, 87, 91, 93. Lettres de Gadolle à Roland, octobre 1792. — Schmidt, I, 207 (Dutard, 10 mai 1793).
  2. Schmidt, II, 37 (Dutard, 13 juin).