Page:Tallemant des Réaux - Historiettes, Mercure de France, 1906.djvu/15

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le ton des lectures ordinaires, sans pourtant aller beaucoup plus loin que la gauloiserie traditionnelle. On lui saura gré, du moins, de n’avoir pas enfermé la crudité des faits sous des phrases trop spirituelles. Des Réaux raconte ; il ne fait pas de littérature. C’est pourquoi d’autres esprits, qui me plaisent davantage que les bons esprits, prennent plaisir à cette simplicité. Et puis, il n’est pas sans intérêt de savoir quel degré d’ordure pouvait, sans trop faire crier, se permettre un Roquelaure ou un Bassompierre, pouvait, sans se boucher les oreilles, entendre une Rohan, « cette femme qui, en un pays où l’adultère eut été permis eût été une femme fort raisonnable. [1] »

Laissons cela. Aussi bien les Historiettes pourraient être le prétexte de plus profitables études. On croit, par exemple, que la société du dix-septième siècle était exactement hiérarchisée et qu’on ne montait aux premières places qu’échelon par échelon, génération par génération. M. Paul Bourget a développé cette créance dans un de ses derniers romans, L’Etape, voulant prouver que l’un des torts de la démocratie est de rendre possible au fils du peuple l’accession immédiate à de hauts emplois pour lesquels une longue préparation familiale serait nécessaire. M. Bourget a vu les familles

  1. Voir Historiettes : Mesdames de Rohan)