Page:Tallemant des Réaux - Historiettes, Mercure de France, 1906.djvu/361

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Qui d’une œillade

Vous va terrasser.

Vous aurez beau donner le bal aux belles,

Il n’a respect ni pour vous ni pour elles.

Que vous estes à craindre.

Messieurs les plumets (1) !

Que vous estes à plaindre,

Messieurs du palais !

Car dès que la noblesse

En foule aura fendu la presse.

Malgré tous vos escus,

Vous ne danserez plus.


[(1) Les gentilshommes portoient seuls le plumet blanc dans le chapeau. Les talons rouges étoient aussi du costume exclusif de l’homme de cour.]

… De frivoles couplets nous ont mené un peu loin ; nous avons cru que ces considérations pouvoient disposer les lecteurs à mieux juger l’écrivain que nos collaborateurs et nous avons fait connoître pour la première fois, et qu’elles étoient de nature à les initier dans les causes qui ont fait naître dans Tallemant des Réaux cet esprit de moquerie et de dénigrement auquel il ne s’est que trop livré. .

Tallemant s’est essayé pour le théâtre ; nous avons sous les yeux le brouillon, écrit de sa main, d’une tragédie d’’dipe. ’uvre de sa jeunesse, cette pièce a dû être composée avant que l’auteur du Cid traitât le même sujet. Tallemant avait quarante ans, en 1659, quand Corneille fit représenter ’dipe.

Nous avons lu attentivement la tragédie de des Réaux, elle est sagement composée ; mais la versification en est si foible que nous n’y avons rien trouvé qui méritât d’être cité.

Les manuscrits de Conrart contiennent une jolie ballade de la main de Tallemant.. Cette petite pièce respire la même délicatesse quo le madrigal sur la fleur du lys. Elle doit être de la jeunesse de des Réaux.

Rien n’est si beau que la jeune Doris ;

Son port hautain n’est pas d’une mortelle,

Ses doux regards, son amoureux souris,