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Cousin a eu l’imprudence de prendre cette impossible historiette dans l’Histoire de la ville de Bordeaux, par Dom Devienne, lequel, avec sa légèreté habituelle, renvoie le lecteur (p. 480) au Journal même de Filhot, où, comme on vient de le voir, un démenti indirect, mais formel, est infligé aux racontars de 1771. Le célèbre écrivain ne s’est pas contenté d’emprunter au bénédictin la fausse pièce de monnaie que ce dernier avait eu le tort de mettre en circulation : il lui a aussi emprunté ses expressions, même les plus malencontreuses, et c’est ainsi que l’académicien dont nous vantions un peu plus haut le style élégant, a pu, copiste aveugle, reproduire littéralement cette phrase : Commandant à ses gardes de s’ouvrir, ce qui semble nous transporter dans le Japon, où ceux qui entourent le souverain se fendent, dit-on, le ventre, sur son ordre, avec un respectueux empressement.

M. Communay, après avoir déjà si bien mérité de la Guienne par ses beaux travaux sur le Parlement de Bordeaux et l’Ormée à Bordeaux, nous promet une série d’études biographiques et bibliographiques sur les membres du Parlement qui ont cultivé les lettres. Il nous donnera bientôt aussi, comme il l’annonce (p. 109), le résultat de ses recherches sur les auteurs de la Chronique Bourdeloise. Enfin, il réunit avec une persévérante ardeur les matériaux de cette Chronique du Château de Cadillac (du milieu du seizième siècle au milieu du dix-septième), qui sera pour tous les curieux un incomparable régal. Il nous est doux de saluer