Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 1, 1830.djvu/148

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chai en joue ; mais, le voyant trop loin, je reprenais ma course ; enfin, je réussis, à force de vitesse, à le dépasser sur la route de la cabane. Tout à coup j’entendis derrière moi la voix de Wa-megon-a-biew ; je ne vis plus l’ours, et mon frère me dit que toute ma terreur provenait d’un déguisement qu’il avait pris.

Net-no-kwa, inquiète de ma longue absence, l’avait envoyé à ma rencontre, et, me voyant sortir du petit bois, l’idée lui était venue de relever, par dessus sa tête, un vieux vêtement noir pour se donner l’apparence d’un ours. La frayeur m’avait sans doute aveuglé, car il était facile de distinguer la vérité. Quand cette aventure fut racontée aux anciens de notre famille, ils réprimandèrent Wa-me-gon-a-biew ; sa mère lui dit que si je l’avais tué sous ce déguisement j’aurais bien fait, et que, d’après les coutumes des Indiens, elle n’aurait eu aucune faute à me reprocher.

Nous continuâmes à chasser les castors et à en tuer un grand nombre jusqu’au temps où la glace