Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/101

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qu’il a dirigé son pistolet contre mon sein sans avoir eu le courage de me tuer. »

Dans la matinée suivante, un des commis de la compagnie du Nord-Ouest arriva du comptoir de Mouse-River, et dit, à ce qu’il paraît, à M. Wells, en apprenant ce qui s’était passé, qu’il m’enlèverait mes fourrures. Le traiteur voulut en vain l’en dissuader. Il était près de midi lorsque le vieux Français, portant ses regards hors de sa maison, me dit : « Mon ami, je crois que vous allez perdre encore vos fourrures ; quatre hommes bien armés se dirigent de ce côté ; leur visite, j’en suis sûr, n’a aucun motif amical. »

À ces mots, je rangeai mes paquets au milieu de l’appartement, et je m’assis dessus, un piége à castor à la main. Le commis entra accompagné de trois jeunes hommes, et me demanda mes fourrures. « Quel droit, lui répondis-je, avez» vous de me les demander ? — Vous êtes endetté envers moi, reprit-il. — Quand ai-je emprunté quelque chose à la compagnie du Nord--