Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/130

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temps après le départ des hommes, Ais-kaw-ba-wis, qui vivait seul dans une petite cabane, prétendant être trop saint pour habiter une maison commune et se mêler aux autres hommes dans les habitudes de la vie, avait mandé cette femme pour lui dire : « Le Grand Esprit n’approuve pas que vous ayez abandonné et perdu votre propriété. Allez donc chercher la chaudière que vous avez laissée sous les érables à sucre. » L’Indienne avait obéi. Peu d’instans après, armé de son fusil, sous prétexte d’aller à la chasse, il était sorti du camp dans une direction opposée, et à peine hors de la vue des cabanes, il avait couru, par une voie détournée, suivre les traces de la femme de Gish-kau-ko. Devinant à peu près les intentions du prophète, elle se tenait sur ses gardes ; aussi l’avait-elle aperçu de loin, et nous étions survenus fort à propos.

Cette découverte ne causa aucun trouble, et ne parut en rien diminuer l’influence d’Ais-kaw-ba-wis. Une grande partie du rhum rapporté du comptoir fut mise à part pour lui ; mais quand