Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/153

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autres guerriers. She-gwaw-koo-sink, l’homme le plus considérable de notre petite bande, prit l’alarme et s’enfuit en canot pendant la nuit. Je ne voulus partir ni aussitôt que lui, ni de grand matin, pour ne pas laisser croire à Wa-me-gon-a-biew qu’il m’eût inspiré quelque crainte. Je restai devant sa cabane jusqu’à ce que je l’eusse vu ainsi que Net-no-kwa ; et après avoir, sous leurs yeux, donné des poignées de main à tous mes amis, j’allai, en plein midi, rejoindre She-gwaw-koo-sink, qui m’attendait dans les bois. Wa-me-gon-a-biew ne se plaignit pas de la perte de son cheval ; il est même probable qu’il en fut très satisfait, parce qu’un Indien attend toujours mal pour mal. Cela est dans les mœurs des sauvages, et l’homme qui ne sait pas se venger n’est guère estimé parmi eux.

Une neige abondante et un grand froid nous surprirent au portage de Muskeeg (le marais). Les arbres se rompaient sous les frimas ; mais l’eau des marécages n’était point assez gelée encore pour nous porter, et nos canots cependant ne pouvaient