Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/171

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dire aux Indiens que l’homme le plus robuste ne saurait, sans armes, tuer une loutre. Pe-shau-ba et d’autres hommes aussi vigoureux que bons chasseurs me l’avaient affirmé ; mais j’en doutais encore, et je voulus tenter l’expérience. Je pris la loutre ; pendant plus d’une heure, j’épuisai tous mes efforts à vouloir la tuer. Je la battis, je lui donnai des coups de pied ; je sautai dessus, mais toujours en vain. J’essayai de l’étrangler avec mes mains, mais elle finissait, en se raccourcissant le cou, par reprendre un peu de respiration à travers mes doigts, et il fallut enfin reconnaître que, sans armes, j’étais hors d’état de la tuer.

Il y a d’autres petits animaux, faibles en apparence, dont la vie est aussi dure. Une fois, dans une expédition de guerre, j’avais voulu, par bravade, tuer un putois avec mes mains nues, et j’avais failli perdre les yeux à cette lutte. Un fluide qu’il me lança à la figure me causa une douloureuse inflammation, et ma peau fut enlevée. La grue blanche est également dange-