Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/196

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renvoyé. Huit hommes de confiance furent choisis pour le conduire jusqu’à une journée de distance, dans la direction de la contrée des Sioux. Il fallut l’entraîner de force et continuer cette violence pendant toute la route, jusqu’au passage de l’Assinneboin, où nous rencontrâmes deux cents Indiens de la nation qui porte le nom de cette rivière. Le jeune Siou avait eu la précaution de prendre le costume d’un Ojibbeway ; et, quand le chef des Assinneboins nous demanda où nous allions, nous répondîmes que nos chefs nous envoyaient à la chasse des bisons.

Ce chef, nommé Ne-zho-ta-we-nau-ba, était bon et discret : la terreur du jeune Siou lui révéla bientôt notre mensonge, mais il ne parut pas s’en apercevoir ; il se plaça même très naturellement de manière à détourner de l’étranger l’attention de ses guerriers jusqu’à ce que nous fussions passés. Alors, s’adressant au Siou, dans sa propre langue : « Fuyez, jeune homme, lui dit-il, et souvenez-vous, si vous êtes surpris dans votre course vers votre pays, que bien